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Chaque ministre de la culture veut laisser ses empruntes. Il veut surtout et avant de quitter la scène laisser derrière lui quelque chose, un film, qui sera collé à son nom. Sous couvert de la réalisation d’une œuvre nationale, ce ministre en vérité ne fait que mettre en valeur une certaine personnalité de sa région.

 Au temps de Boualem Bessayah fut créé ce grand film de « Cheikh Bouamama » qui relate l’insurrection de sa région natale. Avec Khalida Toumi, c’est sa région kabyle qui aura l’honneur de voir une de ses filles rebelles « Fatma Nsoumer » sur les écrans de cinéma. Chacun de ces ministres a trouvé les moyens, surtout financiers pour la réalisation de son rêve.

Nul ne peut nier la valeur historique de l’Emir Abdelkader. Ce personnage hors du commun, ce grand homme qui a tenu tête aux armées françaises de 1832 à 1847, combattu ses troupes dès leurs premières incursions dans l’Ouest algérien en 1831 et comme il s’agit de régionalisme, doit toujours attendre. Pour voir naitre un film sur ce combattant, religieux, savant, poète et fondateur de l’état algérien moderne, il faut espérer qu’il soit désigné un mascaréen à la tête du ministère de la culture.

Il faut absolument chasser cette mentalité de ‘’ma région’’ et la remplacer par celle de ‘’mon pays’’. Certes, Cheikh Bouamama, Fatma Nsoumer ou autres ont leur place dans l’histoire de l’Algérie mais celle de l’Emir est primordiale vu sa grande envergure. Si le combat des autres personnages historiques était limité à une région, celui qu’a mené l’Emir était étendu sur plusieurs, ce qui lui donnait un aspect national. En plus, la résistance de l’Emir était la plus longue puis qu’elle a dépassé les 15 années.

Un film est un résumé d’une vie entière d’une personne ou d’une étape de l’histoire d’un pays. Il est aussi le moyen le plus adéquat  pour faire comprendre aux gens lettrés ou illettrés un cours d’histoire sans beaucoup d’efforts. D’où, l’état doit comprendre que la réalisation d’un film sur l’Emir Abdelkader comble ce grand trou dans l’histoire de notre pays.

L’ Emir Abdelkader